Quand je ne serai plus que l'étrange lueur,
Qui vacille parfois à l'orée du grand bois,
Quand je ne serai rien, même dans votre cœur,
Qui me parlait d'amour lorsque j'étais vivant.
Je ne serai plus rien qu'une fine vapeur,
Un nuage ténu emporté par le vent,
Un souvenir perdu dans la ronde des heures,
Une infime poussière dans la valse du temps.
Vous passerez parfois déposer quelques fleurs,
Sur ma dalle moussue à l'abri d'un auvent,
Vos deux mains enlacées pour y cacher vos pleurs,
Vous verserez des larmes aux souvenirs d'antan.
Mais je veux désormais rassurer votre cœur,
On ne meurt pas vraiment, on plie ses vêtements,
On laisse en ici-bas ses hardes de malheur,
Et l'on vêt à l'instant un voile éblouissant.
Gardez votre sourire et oubliez vos peurs,
Nous nous retrouverons tous deux après le temps,
Après le temps qui passe avec tant de fureur,
Car le temps est chimère et la mort tout autant.