Le ciel porte des barreaux par le fenestron hors d’atteinte
Mais semble déserté par le vol des oiseaux, juste des nuages
Ici, tout va par deux sauf la tinette et la table de bois peinte
Quatre murs pour faire un clapier, maigres et fuyants rivages
Je ne vois plus mon codétenu, n’est-il pas le reflet de qui je suis
Les jours sont construits de lenteur, les années stagnent
Je porte mon regard sur des images qui me fuient
Voila bien trop de temps que je suis dans ce bagne
Juste au dessus de mon lit, je me suis fait mon monde du dehors
Quelques photos jaunies qui éternisent les êtres chers
Je me demande parfois ce qu’est leur sort
Quand l’enfermement me rend triste et amère
Trente ans que je suis là à me morfondre sur mes erreurs
Et cette envie pressante d’en finir avec l’existence
Mais jamais je ne suis seul pour mon malheur
Alors patiemment j’attends un signe de la providence