Le châtiment.

CHATIMENT


L’air est tiède et embaumé
Par les sanglots de l’aurore,
Sur les sommets embrumés;
Brille l’antique Centaure
Et sur ce nouvel horizon,
Arrive la nef des angoisses,
Alors que nos craintes s'accroissent
En prononçant leur oraison.
Puis sur le vitrail où s’anime,
Sainte Madeleine au Golgotha,
A ses pieds, le monde s’abime,
Sous un soleil couleur magenta.
Le soleil s'efface dans les yeux de l'humanité, silencieuse et bâillonnée
La nature nous regarde, reproche au fond de l'œil de l'espérance damnée,
Notre terre est condamnée, on attend l'apothéose qui nous a abandonné.
Du sang qui se déverse
Et ce corps que l’on perce
Entouré de deux larrons,
Sous la vision éphémère
De la haine qui se rompt,
Coulent larmes amères
Sans nul refoulement.
Le ciel devient morose,
Sublime volupté
De la métamorphose
En grande cruauté.
Le monde alors sanglote,
L'atmosphère empoisonnée
Sous l'œil d'Abel qui clignote,
L'air est tiède et embaumé.
On a détruit notre espace,
Nous avons tout abandonné.
Nous sommes tous comparses
Dans un univers glauque,
Nos âmes en dénuement
Abandonnent nos loques;
Terrible jugement.
Mais voici l'addition
Que l'avenir nous présente,
Ce sont nos addictions
Qui sont toujours croissantes
Et le monde se meurt.
Adieu belle planète
Eteint donc ta lueur
Laisse la place nette.

Capricorne, le 29/04/24.