La bergère, le loup et les deux cabots
« Pour Carla Jolie »
Il était une fois un loup qui était maigre
Mais pas trop quand même, après un bon repas.
Qui cherchait l’aventure auprès d’une fermette
Tenue par une belle et adorable bergère.
Et cette bergère, non d’un mouton rôti
Avait la fâcheuse habitude de se promener
Depuis quelques temps avec une jolie canne
Dont elle se servait assidument pour marcher.
Il faut dire qu’un jour en allant à la ville
Elle s’était cassé son tout petit orteil
Et donc le loup pensant qu’elle ne pourrait courir
Après lui dans les prés devait s’en réjouir.
Il avait décidé de s’occuper dès lors
D’un petit agnelet qui lui semblait fort laid.
Et donc en attendant que la jolie bergère
(Ici pas de mémé, vielle et tremblotante).
Allait se faire soigner en ville par sa sœur
Qui était infirmière dans un grand hôpital.
Il se jeta à corps perdu dans ce divin pré
Ou paissaient tendrement d’adorables moutons.
Une fois partie, le loup approcha la clôture
Guettant sans fioriture celui qui serait apte
A faire en ce jour un excellent repas
Bien sur en évitant son corniaud de cabot.
Mais ce vilain cabot surveillait ses arrières
Et le loup audacieux de lui n’en avait cure
Il savait ce cabot plus bête que méchant
Et attendit qu’il s’endorme tranquillement.
Une fois le cabot endormi, se glissa
Sous la clôture en faisant très attention,
C’est immonde ces choses là, le savez vous ?
S’abime la fourrure pour moi ce n’est pas bon.
Réussissant enfin d’approcher son festin,
Qu’il entrevoyait dans un songe délicieux.
Egorger un agnelet, pff en quelques minutes
Serait l’affaire en or dont il rêvait souvent.
L’emporter avec lui sera un jeu d’enfant.
Oui mais voilà le loup ignorait cependant
Qu’une autre de ces bêtes avec des crocs luisants
Veillait sur le troupeau et cela est navrant.
C’est la vie, faut toujours se méfier d’un chien qui dort
Car un vilain cabot peut en cacher un autre.
Et pendant que le loup guettait son futur repas
Il ne vit point le chien qui venait à grand pas.
Vous me direz le loup devrait mettre lorgnons
Mais le loup ne voit rien quand la faim le tiraille.
Mais la faim fait toujours sortir le loup des bois
Et ce vilain cabot qui lui, était énorme
S’en vint en aboyant comme un forcené
Sont ils assez bêtes ces animaux quand même.
Le loup voyant arriver le cabot comme un fou
Qui ne lui voulait certainement pas du bien
Se jeta sur le premier agneau qui passait
Et l’emporta jusqu'à ces vilains barbelés.
Grrr !! Non mais quelles saletés ces machins là
Pas moyen de passer dessous avec l’agneau.
Et l’agneau qui bêlait appelant sa maman
Pour lui, pas de pitié pensa loup méchant.
Et puis se souvenant que c’était ce cabot là
Qui avait autrefois mordu et jusqu’au sang
La jolie mimine de sa jolie patronne
Cessa de s’enfuir et le toisant de haut.
Holà ! Calmes toi espèce de vieux machin
Laisses moi emporter l’agneau que je mérite.
Tu vas faire des bêtises crois moi il t’en cuira
Mes crocs sont aiguisés, va donc jouer plus loin.
Qui t’a raconté ça dit l’cabot plein de rage
Pff tout le monde le sait au village, malin !
Ce fut un accident dit l’cabot en colère
Oui bien sur on dit ça, dit le loup goguenard.
Bon allez barres toi tu es sur mon chemin
Je ne te laisserai pas emporter cet agneau
Dit le cabot soudain l’écume aux babines
Mais tu as la rage dit le loup, vois tu baves.
Grr dit l’cabot soudain, tu vas voir ton pelage
Je vais te l’esquinter en faire des charpies.
Pff même pas peur tu sais ! Des loulous comme toi
Quand je montre les crocs, ils s’enfuient au galop.
Au moment ou l’cabot allait donner la charge
Une voiture soudain, apparut au tournant
L’cabot très mécontent alors se retournant
Lui qui voyait déjà l’combat gagné d’avance.
Ne vit pas le loup détaler son agneau sous le bras
Et sous les barbelés qui lui piquaient les flans
Entraina son agneau tranquille comme baptiste
Et resta à côté se gaussant du cabot.
Tu sais ce que j’vais faire dit le loup rigolard
J’vais dire à la bergère qu’tu ne fais pas ton boulot
Vois regardes l’autre idiot qui vient d’se réveiller
Il va se ramasser de sacrés coups de triques.
La bergère en colère qui a vu de visa
Ses deux cabots défaits par un loup plus malin
Leur indique la grange d’un regard courroucé
Filez sales bon à rien ce soir pas de repas.
Et appelant le loup qui s’en allait gaiment
Dis-moi donc que veux-tu contre mon agnelet
Moi ? Pff mais qu’aurais tu donc à vouloir échanger
Tu sais je suis très cher l’on ne peut m’acheter.
Dis-moi ce que tu veux et je verrai alors
Un repas chaud tous les jours matin midi et soir
Et je garde tes moutons à la place des cabots
L’affaire est entendu dit soudain la bergère.
Obsédé par la faim, on me chasse de partout
Dit soudain le bon loup avec la larme à l’œil
Mais qui me dit ensuite que dans tous mes repas
Tu ne vas pas chercher à vouloir me tuer ?
Je ne suis pas très chaud pour être empoisonné
Mais non dit la bergère attends moi je reviens.
Bien sur tu vas venir le fusil à la main
En guise de repas tu vas trouer ma peau.
Bon allez c’est pas tout, de toi n’ai point confiance
Je m’en vais dans mes bois avec ton agnelet.
Et la bergère en pleur reparti dans sa ferme
En songeant à l’agneau qu’elle ne reverrait plus.
Signé le loup 19.07.08