Je me souviens de nous deux, garnements
A nos parents causant bien des tourments
Quand ensemble, les branches du grand cerisiers
Pour nous goinfrer de tous les fruits nous avions scié
Je nous revois, les terreux chemins dévalant
Sur notre "toto bécane"toi la poussant
De nos cris, la campagne résonnait
Et l'écho de nos rires s'y propageait
Nous avons marché vers l'adolescence
Ou se sont accentuées nos différences
Moi trop timide, beaucoup trop réservé
Toi téméraire, rien ne te résisté
Nos mariages, nos enfants, le temps qui passe
Les visites puis les appels qui s'espacent
Une maladie qui te viole, nous désarme
Et des liens qui se resserrent mouillés de larmes
Il est venu le moment de te dire au revoir mon frère
Il a fini par gagner cet impitoyable cancer
Pourtant jusqu'à la fin contre lui tu t'es battu
J'ai même cru un moment que tu l'aurais vaincu
Vers un monde sans douleur tu t'es envolé
J'espère, celui dont on nous a tant parlé
Papa doit déjà t'attendre tout en haut de l'escalier
Avec ceux qui trop tôt nous on quitté, pour moi, embrasses les
Chez nous il y avait des choses qui ne se disaient pas
Pourquoi, Je ne le sais pas vraiment, mais c'était comme ça
Aussi ne t'ai-je jamais dit combien je t'admirais
Et encore moins petit frère combien je t'aimais