Mes mots d’amour m’étranglent
Face au regard glacé de la mort
Qui dans ses griffes me sanglent
Gouffre d’un cruel passeport
Mon âme doucement à la dérive
Voit grandir les enfants si durs
Leur innocence sombrant native
Sur ce sol couvert de souillures
Les cavaliers de l’apocalypse
Se préparent dans l’ombre
Des noms se gravent sur le gypse
Pierres tombales sortant des décombres
Je sens s’éloigner mes muses
Au pied de ma tombe ouverte,
Coule le radeau de la méduse
S’ouvre le grand livre des profits et perte
Ce soir la nuit et rouge feu
Le vent glacé saisit mes chairs
Je pense à mes chers neveux
Qui errent, seuls, dans un désert
Mes yeux sont devenus noirs
Je perds un à un mes souvenirs
Je sens la main qui étouffe le soir
Sonner mon heure de mourir
Je retourne enfin poussière
Je n’étais qu’ombre d’espoir
Mon sang irriguera la terre
Comme un flot ostentatoire
Ci- git celui qui croyait en l’amour
Et qui fut balayé au fil des jours
Amis surtout ne pleurez pas
J’ai tant rêvé ici-bas !