Les mots de tous les jours
Ils s’enchevêtrent parfois futiles
Sur des écrits sans avenir
Ou sur des maux bien inutiles
Ou quand on ne voit plus rien venir
Les miens sont souvent déphasés
En commentaires de vieil idiot
Je te demande de pardonner
Les errements d’un vieux sot
Qui voulait juste être poète
Mais qui n’est qu’un scribouillard
Avec une cervelle d’oiseau dans la tête
Les yeux englués dans le brouillard
Pourtant il me faut bien écrire
Jetant mes mots dans un puits perdu
Ils remplacent l’absence de rire
Même s’ils ne sont que piaillements éperdus
Ils ne savent pas parler d’amour
Ou alors de manière si surannée
Qu’ils en deviennent trop gourds
Le vieillesse a ce côté désuet
La pauvreté de mes rimes
Et de mes vers sauvages
Sont pour toi des moments de déprime
Mes mots se retournent dans leur cage
Alors ami passe sur mes écrits
Plutôt que de me dire ta pitié
J’entends encore ton cri
Qui de la vie m’a condamné
Tu vois, je ne t’en veux pas
Tu as les armes de la jeunesse
Tu charges à grands pas
De vieilles chairs en détresse…