Le mâtin et le paysan
Un gros chien fort en gueule et très fier de sa voix
Menait un grand tapage aux abords des maisons.
Il avait décidé, sans aucune raison
De régner au pays et d'y faire la loi.
Et ses cris, chaque nuit du soir jusqu'au matin,
Empêchaient, dans les prés, les bois et les chaumières,
Ceux qui voulaient dormir de fermer les paupières,
Et tous ils maudissaient cet infernal mâtin.
Au lieu de lui jeter des pierres à la tête
Un paysan rusé envoyait des morceaux
De viande dont le chien, le prenant pour un sot,
Se régalait, riant de facile conquête.
Mais un jour on trouva raide comme justice
Le sinistre chanteur aux abois malfaisants.
Dans la viande jetée par le vieux paysan
Un poison insidieux avait fait son office.
Moralité
Trop donner de la voix n'est pas très judicieux
Et gober tout à trac ce que certain vous jette
Pourrait se révéler à la longue un peu bête.
Un peu de réflexion siérait aux ambitieux !
Adn 27.11.2008