« Plaignez moi bonnes gens ! Je suis un thermomètre…
Médical, par malheur. Il m’arrive souvent
Que la main qui me tient, hésitant à me mettre
En bouche, se dirige à la porte des vents,
Et me plonge soudain au milieu d’une selle
Alors que j’espérais finir sous une aisselle !
Triste sort que le mien. J’aurais bien mieux aimé
Etre « de bain » et dans une onde savonneuse
Me prélasser gaiement en étant parfumé.
Agité par la main d’une aimable baigneuse
J’aurais vécu heureux et sans autre dessein
Que de flotter toujours au plus près de son sein. »
Ainsi se lamentait un thermomètre en verre
Dont le sort était loin d’être une sinécure.
Un tremblement soudain le projetant à terre
Il se brisa en deux et perdit son mercure.
Moralité :
Je dois aimer ma vie et son mauvais côté
Car un jour, c’est certain, tout me sera ôté.
Adn