J’ai un pauvre homme qui dort sur mon clic-clac
Il est venu demander un café vers quatre heures du matin
Transi d’une nuit passée dehors par moins dix degrés
Il a déjeuné et prendra le bus tout à l’heure
Comment peut-on laisser un homme de soixante sept ans dehors ?
Issu de l’assistance et baladé dans des orphelinats
Il fut enfant sans racine, sans port, tête à claques
Pourquoi sur certains s’acharne le destin ?
Moins de cinq cent euros par mois pour subsister
Pourtant cet homme est encore plein de douceurs
Sain d’esprit et de corps
Ce matin, il prendra un car pour rejoindre une association
Ce soir, il bénéficiera d’un hébergement bien douillet
Où poser sa valise, refaire surface avant d’accéder à un logement
Pouvoir enfin décider soi-même de ce que sera demain
Juste un coin où poser ses souffrances, et voir venir l’oubli
Quel dommage qu’il ne soit pas passé le soir du réveillon
On aurait pu boire un verre à une bonne nouvelle année
Je lui ai offert un manteau d’hiver bien enveloppant
Qui dormait dans un carton attendant son humain
C’est peu, c’est vrai mais beaucoup pour lui