Eternel problème de l'art et de sa perception.
Dans toutes les formes d'art, y compris la poésie, que je considère comme un art, toutes les sensibilités individuelles ne sont pas prêtes à recevoir toutes les formes existantes. Nos aptitudes innées (sensibilités intrinsèques aux différentes formes d'art, aptitude à saisir l'abstraction, parfois un sens particulier, vision ou audition exceptionnelles), nos héritages éducatifs (parental, scolaire, sociétal, expérience individuelle) nous ont forgé des goûts et une réception qui nous sont propres.
Théoriquement, il n'y a pas grande et de petite forme dans chaque art, il n'y a que cet art lui même.
Notre patrimoine national est fort redevables aux amateurs d'art passés qui ont collectionné des oeuvres d'artistes qui n'étaient pas ou peu connus, et dont on a plus tard saisi toute la valeur et l'originalité. Ces mécènes ont joué un rôle considérable et certains continuent à le faire.
Mais il faut bien convenir que cette notion a été largement faussée par les problèmes d'argent et d'intérêt financier. Les spéculations en tout genre qu'on peut observer aujourd'hui dans le monde de l'art, les sommes astronomiques qui peuvent être payées pour des oeuvres qui parfois outrepassent la limite de l'art pour sombrer dans l'escroquerie pure et simple dépassent la raison. L'internet a permis une explosion du phénomène avec les "jetons non fongibles" (NFT, de l’anglais non-fungible token) dont beaucoup relèvent uniquement de la spéculation sur la naïveté d'acquéreurs avides.
Devant une oeuvre que je ne comprends pas, je préfère en convenir plutôt que prononcer un jugement, mais 200 sacs plastiques scellés contenant chacun un étron humain, pendus au plafond d'une salle, comme j'ai vu une fois dans une exposition, ne constitueront jamais pour moi une oeuvre d'art, mais du foutage de g.... que certains sont prêts à payer très cher.
Dans le passé, un escroc de génie (Victor Lustig) était parvenu à vendre trois fois la Tour Eiffel à la ferraille. Aujourd'hui, il semble bien qu'on ferait la queue à son enseigne pour se faire plumer. Autre temps, autres moeurs et autres pensées.
Merci pour ton beau poème, bien tourné, et qui incite à la réflexion sur ce domaine important, car vraiment spécifique à l'homme, qu'est al créativité artistique.
daniel46