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 Les nouvelles histoires de Monsieur Paul (par Shangaan) : "La conscience"

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MessageSujet: Les nouvelles histoires de Monsieur Paul (par Shangaan) : "La conscience"   Les nouvelles histoires de Monsieur Paul (par Shangaan) : "La conscience" EmptyMar 20 Mai - 16:50

C'est à ma demande que Shangaan a bien voulu se prêter au jeu en continuant le texte après mon introduction. N'ayant pas, à son habitude, conservé l'original ( Wink ), il m'a demandé de poster le texte pour lui.
Voici donc, pour les fans (qui se reconnaîtront), un nouveau conte.

________________________________

La Conscience


Un homme d’un âge avancé était assis sous le feuillage d’un monumental chêne vieux de 300 ans, entouré de bambins. Le vaste pré descendait en pente douce vers un étroit chemin de terre qui serpentait entre des bouleaux pas très hauts montés sur de frêles troncs. De derrière les bouleaux s’élevait le léger bruit d’un ruisseau. Dans la prairie au-delà du ruisseau, un important troupeau de moutons paissaient.
C’était un simple mais vrai moment de bonheur pour les enfants, comme tous les mercredis, que de venir écouter le vieil homme raconter ses histoires à l’heure de la sieste, car Monsieur Paul était un extraordinaire conteur, et un acteur génial. Enflant sa voix et mimant avec de larges mouvements des bras, il réussissait à transformer la plus insignifiante histoire en palpitante aventure. La foule innombrable de ses personnages ravissait les enfants les plus timides, les plus menus, qui demandaient à la fin, d’une faible voix mais les yeux brillants :
« Vous voulez bien nous en raconter une autre monsieur Paul ? »


« Eh bien les enfants, je vais vous conter aujourd’hui une histoire assez singulière. Une histoire qui vous concerne tous, et qui me concerna totalement à cette époque là de ma vie ! »

« J’étais un jeune homme en ce temps là, et comme tous les jeunes gens j’avais le sentiment que le monde m’appartenait. Je pensais que la raison du plus fort était toujours la meilleure, et j’étais certain que pour réussir dans la vie il ne fallait pas s’embarrasser de préjugés.
« La morale étant une affaire de parents, on s’en soucierait plus tard. »

« Or, un jour où comme tous les autres jours je gardais les moutons de mon père, la moiteur du jour associée aux effets dévastateurs d’un bon repas, me conduisirent à m’installer confortablement sous le vieux chêne que vous voyez.
« Je confiais la garde du troupeau à l’amicale attention de mon chien Fido, et je m’endormis…

« Soudain je me sentis devenir très léger, presque aérien, et je me vis, ombre ténue, quitter peu à peu le corps qui me sert de résidence terrestre.
Devant moi l’azur éblouissant ! Je pris de la vitesse au point de ne plus distinguer les choses qui m’entouraient habituellement, j’avais l’impression de fendre l’Univers comme un rayon de lumière immatérielle.
« Etais-je la Force, l’énergie créatrice de l’Univers ?
« Combien de temps dura ce voyage ? Je ne sais vous le dire…
Toujours est-il que je me retrouvai subitement dans une calme clairière entourée de grands arbres au feuillage d’un vert cru inhabituel. Au fond de la clairière j’aperçus quelques maisonnettes formant un corps de ferme.
Au centre de ce corps de ferme se trouvait une cour, qui possédait en son milieu un puits à margelle de pierre blanche.
L’endroit était désert, aucun homme, aucun animal ne venaient troubler la quiétude des lieux. Une douce lumière baignait ce paysage de carte postale d’une gloire d’amour infini. On se sentait à l’aise dans cet espace immobile où nulle brise n’agitait les énormes corolles de fleurs bleues et jaunes.
Je fis quelques pas en direction de la cour de ferme dans l’espoir de rencontrer le propriétaire de ces lieux énigmatiques.
C’est alors que j’aperçus un petit personnage assis sur la margelle du puits. C’était un …Je ne sais quoi !
L’être était de petite taille, son corps avait l’aspect d’un haricot noir et luisant, au ventre proéminent. Sa tête énorme et ronde n’avait pas de cou et reposait directement sur ses épaules. Ses yeux, bleus comme un lac de montagne, avait une pupille étroite comme celle d’un chat, des yeux fascinants, énormes et globuleux. La bouche n’était qu’un trait dans le visage, et le nez deux orifices minuscules.
Les membres inférieurs du « Je ne sais quoi » apparaissaient graciles et fins, tandis que les bras également filiformes se terminaient par des mains gantées de blanc.
Il portait un plastron rayé de noir et de blanc sous une jaquette noire à queue de pie.
Le « Je ne sais quoi » m’observait attentivement tandis que je m’approchais, au point que son regard de chat semblait lire au fond de mon âme.
Je l’interpellais prudemment.
« Bonjour, lui dis-je, êtes-vous le propriétaire de ce domaine ? Je me suis égaré et je ne sais où je me trouve actuellement. »
L’être continua de m’observer sans mot dire, puis…
« Je ne peux être le propriétaire de cet endroit, répondit-il, car nous sommes dans l’éternité. L’éternité ne peut avoir de propriétaire que je sache !
« L’éternité ? Alors je suis mort, pensais-je.
« Mais qui êtes-vous ? demandais-je avec appréhension.
« Qui je suis ? Les humains posent toujours autant de questions ! Je vais vous dire qui je suis, car je suis là pour vous éclairer.
« M’éclairer ? mais vous ne me connaissez pas !
« Je vous connais si bien que sans vous je n’existerais pas, répondit-il, un large sourire fendant sa face lunaire.
« Alors comme ça vous me connaissez ! m’exclamai-je.
« Je vous connais parce que je suis votre conscience, ajouta t-il.
« Ma conscience ? mais c’est absolument impossible ! ma conscience est à moi, elle m’appartient, je la contrôle. Nulle personne ne peut se prétendre la conscience d’un autre.

Le petit « Je ne sais quoi » continuait de m’observer avec attention sans manifester d’impatience.
« Je ne suis pas un être tel que les humains le conçoivent généralement. Je suis un concept éternel qui accompagne chacun d’entre vous pendant toute sa vie. »
Ce disant, il s’était assis sur la margelle du puits. Il parlait calmement, adoptant un ton professoral, et ponctuant sa rhétorique d’amples mouvements de manche.
« Lorsque vous vous sentez mal à l’aise, ajouta t-il, que vous êtes gênés au moment de commettre une mauvaise action, c’est à cause de moi ! je hurle dans vos oreilles, je gratte le sommet de votre tête, j’avertis, je conseille, je suis alors votre mauvaise conscience.
« Au contraire, lorsque vous êtes satisfait d’avoir répandu le bien autour de vous, je vous félicite, vous encourage, je suis alors votre bonne conscience.
L’idée ne m’était jamais venue qu’un auxiliaire tel que celui-ci pouvait me guider dans mes décisions, je me sentais un peu dépité de ne pas être le seul artisan de mes actes.
Le petit haricot s’était levé, emporté par la passion, et il trépignait maintenant sur le bord de la margelle, mimant ses interventions salvatrices.
L’idée me vint, saugrenue je le concède, qu’il était possible de voir le personnage sautillant faire un écart, glisser sur la margelle, et se retrouver immergé au fond du puits. C’était un bon moyen de se débarrasser d’une conscience un peu encombrante.
Il fallait simplement aider le destin, lui donner un petit coup de pouce !
Emoustillé à l’idée de me débarrasser du petit chose, je fis un pas dans sa direction. Un seul et unique pas !
Un cri strident déchira mes tympans !
Je me retrouvai aussitôt figé sur place, incapable de faire un pas de plus. Mon cerveau sembla se congeler, des tremblements agitèrent bras et jambes, je crus au jugement dernier.
Terrorisé, je glissai un regard vers ma conscience supposée en détresse.
Ce que je vis me coupa ce qui me restait de souffle !
Le petit chose dont la bouche ouverte découvrait une gorge profonde et sombre, semblait avoir poussé le terrible cri. J’étais fasciné par l’énorme gosier !
Sa bouche se referma.
« Tu oublies que je suis ta conscience ! dit-il furieux, rien de ce qui s’élabore dans ta tête de Linotte ne peut m’échapper.
Mes muscles refusaient toujours de faire le moindre mouvement, j’étais tétanisé.
« Tu voulais te débarrasser de ta conscience pour acheter ta liberté ! cria t-il. Tu es incapable de comprendre que c’est impossible, c’est toi-même qui m’a conçu et je n’existe que par toi. Tu es enchaîné à moi jusqu’à ton dernier souffle.
Mon cerveau retrouvant un peu de sa souplesse, la vérité m’apparût dans toute sa clarté : J’étais lié à ce drôle de petit bonhomme jusqu’au terme de mon existence.
Je m’avançai vers lui assez près pour être à son contact. Le regard bleu immense se leva vers moi.
« Tu me prends sur tes épaules ? demanda t-il.
Je le pris délicatement sous les aisselles et le calai sur mon épaule droite, sa grosse bedaine appuyée sur mon oreille.
Le soir gagnait la vallée, à l’horizon un halo de lumière semblait indiquer le couchant. Je me mis en route vers ce couchant, certain d’arriver quelque part.

Je sentis soudain un halètement caractéristique près de mon visage, qui m’avertit de la présence d’un chien. En effet, mon brave Fido venait se rappeler à mon attention. J’avais dormi ???? je ne sais combien de temps, et mon cher compagnon avait dû assurer à ma place le travail de surveillance du troupeau.
J’en était sincèrement désolé.
Me revint alors en mémoire l’objet de mon rêve : Ma conscience venait de se manifester ainsi qu’elle me l’avait annoncé !
Le drôle de petit bonhomme, ma mauvaise conscience en l’occurrence, venait de m’avertir que je m’étais comporté de vilaine façon avec mon compagnon, lui laissant la charge totale du travail.
Je repris aussitôt les rênes du troupeau pour ne plus jamais les abandonner.
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lilo

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MessageSujet: Re: Les nouvelles histoires de Monsieur Paul (par Shangaan) : "La conscience"   Les nouvelles histoires de Monsieur Paul (par Shangaan) : "La conscience" EmptyMar 20 Mai - 20:28

J'ai adoré cette histoire; C'est beau de mettre des mots sur l'indescriptible.
Je pense que ce jeune garçon a bien eu de la chance d'avoir une conscience et j'aimerai bien savoir ce que ça me ferait à moi si j'en avais une personnelle.
Merci vous deux pour ce moment Very Happy
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freevole

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MessageSujet: Re: Les nouvelles histoires de Monsieur Paul (par Shangaan) : "La conscience"   Les nouvelles histoires de Monsieur Paul (par Shangaan) : "La conscience" EmptyMer 21 Mai - 12:42

Me demandait pas pourquoi je la relirai mais elle me fait penser au petit prince de st exup.
La même façon de magiquer.
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MessageSujet: Re: Les nouvelles histoires de Monsieur Paul (par Shangaan) : "La conscience"   Les nouvelles histoires de Monsieur Paul (par Shangaan) : "La conscience" EmptyMer 21 Mai - 15:26

J'ai totalement craqué pour la représentation que Shangaan fait de la conscience. La description est géniale.
Personnellement, je crois que j'ai un jimminy cricket posé sur l'épaule.
Ce qui me fait penser à cet autre conte dans la jungle asiatique, avec le seigneur tigre et le petit singe, autre jimminy cricket d'une autre culture.

Je te l'ai déjà dit, Shangaan, mais je te le redis : merci merci pour ces moments de rêves !

bise
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shangaan

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MessageSujet: Re: Les nouvelles histoires de Monsieur Paul (par Shangaan) : "La conscience"   Les nouvelles histoires de Monsieur Paul (par Shangaan) : "La conscience" EmptyMer 21 Mai - 16:26

Ah! ma bonne Anne-Laure, je suis un irrécupérable rêveur, au point de me demander à quel moment je perçois la réalité, la vraie quoi, s'il y en a une!
Je pense à un monde multidimensionnel, où tout ce qu'on souhaite prend forme et vie. Seul l'inimaginable, seul l'impossible ont des chances d'être vrais.
J'espère Lilo te régaler bientôt d'autres histoires extraordinaires, mais comme le fait remarquer Anne-laure, étant un distrait notoire, je risque de les oublier.
Shangaan
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lilo

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MessageSujet: Re: Les nouvelles histoires de Monsieur Paul (par Shangaan) : "La conscience"   Les nouvelles histoires de Monsieur Paul (par Shangaan) : "La conscience" EmptyMer 21 Mai - 20:58

Oublie! Ce n'est pas grave, c'est même recommandé. amour Very Happy amour
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