Nous, nous ne pouvons pas mentir, nous pouvons nous tromper, être idiots, méchants, mais quelle que soit notre vraie nature, nous sommes obligés de la montrer !
Eux, ils peuvent sourire et dire des mots doux en poignardant leur victime dans le dos.
Ils peuvent dire des gentillesses uniquement pour soutirer de l’argent à leurs congénères, et je pourrais continuer à l’infini………Commences-tu à comprendre ce que je veux te dire ?
Toi, tu ne veux pas voir ce qui se passe autour de toi, tu refuses de comprendre, tu restes prisonnier de ton passé.
Alors, vois-tu, je viens de te donner une des clés. Maintenant penses, bien à ce que t’a dit le chien, je ne t’en dirai, pas plus. Si tu n’es pas capable de comprendre tout seul, eh bien, tu ne mérites pas la chance qui t’est donnée. Quelque part le mérite t’en revient, mais n’oublie pas que parfois, bien qu’étant méritants, certains n’ont pas la chance de se voir attribuer quoi que ce soit.
Je vais te faire une fleur : la sincérité, la vérité, le courage, l’honnêteté, c’est bien, mais sans la faculté d’adaptation et de compréhension, ça ne sert à rien.
Pendant plusieurs jours le petit puits resta morose, il essayait de voir ce que le chien lui reprochait.
Un matin, il faisait beau, il sentit des picotements plutôt agréables sur ses pierres.
Le chat, d’un air à la fois tendre et narquois, venait à sa façon le réconforter. Ses beaux yeux d’or le fixaient avec amour et intensité. Ce regard…le petit puits se sentait de nouveau exister .
- Tu ne me fais plus la tête demanda le puits ?
- En aucune façon, répondit le chat, as-tu réfléchi depuis que nous avons discuté ?
- Evidemment, et je me dis qu’effectivement très peu de puits ont pu rester entourés comme moi. Cela n’empêche pas ma tristesse je dois en déduire que j’ai de la chance bien que je ne sache pas pourquoi !
- Tu n’as pas compris ! Pourquoi es- tu triste ? Comme tu l’as dit, tu es très entouré, alors que voulais- tu de plus ?
- Et bien quand je donnais mon eau à tout le monde, je m’étais pris d’affection pour ces humains, certains, je les aimais, et je pensais qu’ils éprouvaient la même chose pour moi. Au lieu de cela ils se sont détournés de moi, m’oubliant sans aucun remords, et, je l’avoue, cela me fait mal.
J’avais tellement confiance en eux ! Beaucoup d’autres puits sont complètement détruits ! Je me demande par contre ce qui fait que moi et quelques autres soient préservés .
- Eh bien, vois-tu, la réponse, tu viens de la donner. Ton eau tu l’as donnée avec amour, tendresse, et tu n’attendais rien d’autre en retour. Quand ils ont renié ton eau, qu’as-tu réellement ressenti ?
- Une grande, une immense souffrance, le sentiment de ne plus servir à rien, d’être inutile. Cette source de vie et d’amour qui sortait de moi était morte, c’était atroce. J’avais tellement besoin de donner, de partager.
- Oui, je sais que tu dis vrai et ceux que tu as vus aussi bien préservés que toi étaient dans le même état d’esprit que toi.
Les animaux perçoivent si bien la sincérité, ils sont venus vers vous, ils ont pris cette source de vie que toi et les autres apportiez de si grand cœur, et en échange, ils ont apporté, la chaleur, les graines de fleurs, toute la sincérité qu’ils recevaient et qu’ils redistribuaient !
- Mais les autres puits, ils avaient bien leur eau eux aussi ?
- Oui, mais, vois-tu, sur cette terre il y a une multitude de façons de
donner. Il y a ceux qui sont remplis d’amour et donnent avec sincérité. Pour
le plaisir de voir heureux ceux à qui ils donnent, ils pensent partager, ils
espèrent, en la réciprocité, et quand ils s’aperçoivent que ce n’est pas cela ils souffrent et ils désespèrent.
Il y a ceux, plus nombreux malheureusement, qui ne donnent que pour recevoir les calculateurs, les profiteurs.
Il y a ceux aussi qui ne pensent qu’à recevoir en donnant le moins possible, les égoïstes.
Ceux qui n’attendent rien, ne donnent rien, à vrai dire, ils passent et se foutent de tout, les indifférents
a suivre..
jeannette insurgé