Quand nous serons bien vieux, courbés par le grand âge,
Entourés de l’amour des petits et des grands,
Pour raconter la vie à nos petits enfants
Il nous suffira bien de montrer nos visages.
Et lorsqu’ils nous verront, vieux masques grimaçants
Nous sourire d’amour comme en notre jeunesse,
Ils sauront que la mort et que la vieillesse
Ne sont pas un obstacle entre de vrais amants.
Et quand ils nous verront, émus malgré nous mêmes
Ecoutant les vieux airs de nos premiers vingt ans
Joindre nos quatre mains tout en nous regardant,
Ils comprendront enfin ce que traduit “je t’aime”.
Et si, en fredonnant l’air de nos fiançailles,
Enlacés nous risquons quelques pas en dansant,
Nos regards brilleront si fort que nos enfants
S’attendriront sur nous comme sur leur marmaille.
Car ils comprendront tous que nos corps sans souplesse,
Usés et déformés, burinés par le temps,
Contiennent deux coeurs qui s’aiment bien autant
Si ce n’est plus encor que dans notre jeunesse.
Adn