Il est parfois des fleurs plus blanches que la neige,
Plus douces qu´un baiser au front d´une ingénue,
Le vent s´y pose alors, jouant son bel arpege
Dont le parfum vibrant se mêle á leur peau nue
Il est au fond des soirs noyés de lunes blêmes
Des fleurs en habit d´or soupirant d´incarnat,
Leurs pétales surfins s´érigent en emblêmes
Autour de leur calice au capiton grenat
Souvent des fleurs d´azur frémissent au silence
D´aurores en éveil, de nuits á leur déclin,
Je vois en leur yeux clairs les traits de l´insolence
Qu´on prête aux orgueilleux crachant sur le vélin
L´on dressa le proces des fleurs enchanteresses,
L´Humain a la folie aux veines de son coeur,
Tout seul fut le Poete en proie á ses détresses,
Croulant sous le fléau du spectre de rancoeur